À l’issue de la dernière vague d’appels à projet de la Fabrique Numérique du Ministère de la Transition Écologique, le programme EMILE (Engagés pour la Mobilité et l’Insertion par le Logement et l’Emploi), porté par la DIHAL, rejoint l’univers beta.gouv.
Depuis son inauguration en 2017, la Fabrique Numérique du Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires accompagne les agents « intrapreneurs » dans le développement de solutions numériques accessibles à tous et permettant de répondre à des problèmes de politiques publiques. Dans ce cadre, le programme EMILE porté par la Dihal, et qui est destiné à accompagner des franciliens en situation de grande précarité vers une nouvelle vie dans 7 territoires d’accueil répond à des enjeux multiples tels que la lutte contre le sans-abrisme, le rééquilibrage territorial, la réponse aux besoins en main-d’œuvre des entreprises dans les territoires...
Lancé en 2019, le programme EMILE est maintenant prêt pour une nouvelle étape, à travers le développement d’une solution numérique permettant d’accélérer son déploiement. Une première phase d’investigation, d’une durée de trois mois, permet à une équipe composée d’Alexandre Viscontini, conseiller travail et emploi et intrapreneur EMILE, de Tahera Bilger, stagiaire, et de Catherine Gall, coach beta.gouv, de partir à la rencontre des usagers sur les territoires.
Une phase d'investigation pour aller à la rencontre des usagers et du "bon problème"
La phase d’investigation consiste, dans l’univers beta.gouv, à remettre en question le problème de politique publique présenté lors de l’appel à projets : pour être certains de construire une solution numérique répondant réellement aux besoins des utilisateurs, l’équipe a mené une série d’entretiens avec des acteurs présent à chaque étape du programme EMILE.
Les acteurs « amont » positionnés en Île-de-France ont été les premiers interlocuteurs, les 5 et 6 avril : le GIP Habitat Interventions Sociales, coordinateur du programme et chef de file du consortium EMILE, mais aussi le groupe ARES, qui assure le diagnostic socio-professionnel des candidats et leur accompagnement en Île-de-France sur des formations ou des périodes d’immersion en entreprise.
Ensuite, l’équipe est partie sur les territoires d’accueil, à la rencontre des opérateurs aval qui mettent en œuvre le programme localement. Ces déplacements ont aussi été l’occasion d’organiser des ateliers rassemblant les acteurs de l’emploi et du logement sur les territoires : Pôle Emploi, employeurs et groupements d’entreprises, bailleurs sociaux, Action Logement… Les services de l’État, qui portent la dynamique à l’échelle départementale et préfectorale, ont également été des interlocuteurs réguliers lors de ces visites.
Quatre des sept territoires EMILE ont donc été visités entre le 12 avril et le 18 mai : certains, comme le Cantal ou le Cher, accueillent des candidats depuis les débuts du programme. Les opérateurs locaux, respectivement Aurore et Le Relais, ont pu offrir leur expertise sur les évolutions de la mise en œuvre du programme. D’autres ont été consultés au moment de leur prise en main du programme, comme l’Indre, où EMILE vient d’être repris par un nouvel opérateur, le Groupement d’Employeurs pour l’Insertion et la Qualification (GEIQ) Alisé, et la Savoie, qui a intégré le programme au 1er avril 2022, avec la Mission Locale Jeunes Pays de Maurienne en tant qu’opérateur aval. Une étape a également été faite dans le Puy-de-Dôme, un territoire ayant évoqué son intérêt pour le programme sans aller jusqu’au bout du processus de candidature.
Enfin, l’équipe a eu à cœur de recueillir les témoignages des candidats EMILE eux-mêmes, réunis à Paris sous forme de focus group avec l’appui de l’équipe de sociologues chargée de l’évaluation du programme. Des candidats EMILE installés ou en cours d’immersion ont également pu être rencontrés dans le Cher, où l’une d’elle, d’origine ukrainienne, participe actuellement à l’accueil des réfugiés en tant que traductrice.
L’équipe présentera ses résultats en comité d’investigation le 15 juin prochain, un moment clé pour imaginer l’avenir d’EMILE au sein de l’univers des start-up d’État.