Mesdames et Messieurs,
nous avons mené aujourd’hui à la veille de la rentrée sous l’autorité du président de la République et avec l’ensemble des membres du Gouvernement, une séquence de travail et d’échange riche et utile. Nous avons pu partager notre vision politique pour les mois à venir, et tracer des perspectives.
Depuis sa nomination, le Gouvernement est à la tâche et agit en particulier pour continuer à protéger les Français face à la hausse des prix. Certaines mesures sont déjà entrées en vigueur comme l’augmentation des bourses, des prestations sociales ou encore le triplement de la prime de pouvoir d'achat. Le Smic a également été revalorisé au 1ᵉʳ août, pour la troisième fois depuis le début de cette année.
D'autres mesures sont très attendues et elles arrivent dans les prochains jours : la remise carburants de 30 centimes par litre dès demain, l'indemnité exceptionnelle de rentrée pour 11 millions de foyers les plus modestes le 15 septembre, ou encore la revalorisation de 4 % des retraites avant la fin du mois de septembre. Étudiants, retraités, salariés, agents publics, et foyers les plus modestes, tous les Français bénéficient des mesures prises par le Gouvernement. Des mesures d'une ampleur sans commune mesure ailleurs en Europe. Comme l'a rappelé le président de la République, nous vivons une période de bascule.
Sur le plan international ou environnemental, une partie des risques que nous pressentions depuis des années appartiennent désormais au quotidien des Français qui en ressentent très concrètement les effets. Cet été caniculaire marqué par des épisodes de sécheresse et des incendies impressionnants, mais chacun d’entre nous devant ses responsabilités, il ne s’agit plus de dénoncer mais d’agir. L’augmentation du prix des carburant ou le risque réel de pénurie de gaz nous montre que la défense de nos valeurs en soutenant le peuple ukrainien a un prix. Faire ce constat, ça n’est pas vouloir jouer avec les peurs, ça n’est pas manier des arguments d’autorités, c’est faire la transparence sur ce à quoi nous devons faire face ensemble, c’est dire comment nous entendons relever ces défis, c’est proposer des solutions et assumer de les mettre en débat.
C’était l’objet du séminaire de l’équipe que je dirige, de cadrer l’action du Gouvernement pour les chantiers d’urgences, mais aussi dans les transformations en profondeur que nous devons engager. Alors, en cette rentrée, et face aux défis immenses qui nous attendent, il était essentiel de nous réunir pour rappeler nos objectifs et nos priorités et en préciser le calendrier dans les mois qui viennent pour partager les préoccupations et les inquiétudes des Français, et affiner le diagnostic sur la situation actuelle, et pour nous accorder sur notre méthode de travail.
Aujourd'hui, j'ai souhaité rappeler que notre action ne devait rien céder à l'ambition et à la mise en œuvre des engagements du président de la République, et qu'elle devait en permanence être guidée par trois principes.
Le premier, c'est la transparence. Nous partagerons avec les Français nos objectifs, les différentes options à notre disposition, et les contraintes qui pèsent sur nous. Nous leur dirons où nous en sommes, ce qui avance, et où nous avons encore des progrès à réaliser. C'est pourquoi j'ai fixé des feuilles de route aux ministres que nous allons rendre publics. C'est pourquoi aussi, nous avons déterminé une liste de 60 politiques prioritaires du Gouvernement, accompagnée d'objectifs précis et ciblés. Cette liste sera accessible à tous.
Le deuxième principe, c'est l'écoute et la recherche de compromis. C'est un devoir compte tenu de la situation. C'est une exigence que nous ont rappelé les Français lors des élections législatives. Nous poursuivrons la nouvelle méthode initiée en juillet dernier au Parlement, en cherchant des majorités de projets et d'idées sur chaque texte. Nous mènerons dès le mois de septembre, territoire par territoire, des concertations pour faire émerger des solutions adaptées, notamment en matière d'éducation, de santé, ou de transition écologique. Nous associerons l'ensemble des forces politiques, économiques, sociales et associatives dans le cadre du Conseil national de la refondation. Nous voulons agir dans un esprit de dialogue et de responsabilité partagée.
Le troisième principe que nous suivrons, c'est l'efficacité. Les Français doivent savoir que nous parlons pour faire, pour être utile, jamais pour polémiquer. Nous devons veiller à ce que chacun soit innovant, déterminé à agir. Cela vaut dans l'équipe gouvernementale comme dans les administrations, et le président de la République réunira les directeurs d'administration centrale à l'automne dans le cadre d'une convention managériale de l'État.
Autour de ces principes, nous sommes prêts à mener des transformations majeures qui nous attendent, et à engager les réformes nécessaires. Le Président a fixé un cap, il est clair : bâtir une France plus forte et plus juste dans une Europe plus indépendante. Il a rappelé nos engagements : ni hausse de dette, ni hausse d'impôts. Il a également réaffirmé que le travail était au cœur de notre action car c'est la meilleure réponse à la crise, et la condition pour conforter notre place en Europe et dans le monde. Dans les prochaines semaines et les prochains mois, nous aurons 4 batailles fondamentales à mener. La première bataille, c'est la transition écologique.
Nous allons préparer un plan d'action pour atténuer les effets du dérèglement climatique et nous y adapter. Nous le ferons secteur par secteur, territoire par territoire, c'est le principe même de la planification écologique dont j'ai personnellement la charge. Nous voulons également que chacun soit parfaitement au fait de ces enjeux et des réalités du dérèglement climatique. Nous avons entendu cet après-midi une présentation très éclairante de Valérie MASSON-DELMOTTE. Nous avons convenu que les équipes gouvernementales et 25 000 cadres de l'État seraient formés à la transition écologique.
La deuxième bataille, c'est le plein emploi. Grâce aux réformes mises en place depuis 2017, le taux de chômage est au plus bas depuis 15 ans et le plein emploi nous est accessible. Le travail est la clé de l'émancipation et de la dignité. Nous devons lever tous les freins qui pèsent sur le marché du travail et mener les réformes qu'il s'impose afin que la France se rapproche de nos voisins, en matière de taux d'emploi notamment pour les jeunes ou les seniors.
La troisième bataille, c'est la souveraineté. Nous devons construire en français et en européen les conditions de notre souveraineté énergétique, industrielle, alimentaire, numérique et culturelle. Nous devons défendre notre autonomie stratégique autour d'une armée solide, nous devons faire respecter nos frontières. Il nous faudra être inflexibles pour défendre nos valeurs et la démocratie. Le président de la République a d'ailleurs annoncé la tenue des états généraux pour le droit à l'information d'ici novembre.
Enfin, notre quatrième bataille, c'est l'égalité des chances. Nous ne pouvons pas accepter qu'un destin soit écrit dès la naissance. Nous allons continuer à attaquer un à un tous les ressorts des inégalités. Cela vaut pour la sécurité du quotidien, elle est au cœur de notre pacte républicain. Cela vaut pour la défense de l'unité républicaine et la lutte contre l'islam radical. Cela vaut pour l'éducation, pour la santé, pour la justice, pour la cohésion entre les territoires.
Ces objectifs ne sont pas de simples déclarations de principe. Ils s'articuleront autour de mesures et de réformes que nous allons inscrire dans un calendrier précis.
Au cours du mois de septembre, les premiers textes présentés en Conseil des ministres vont refléter ces priorités : sur l'assurance chômage, pour le développement des énergies renouvelables et le projet de loi d'orientation et de programmation du ministère de l'Intérieur.
Les semaines suivantes seront également marquées par l'examen des textes financiers : le projet de loi de finances et le projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Cette session parlementaire sera l'occasion de 3 débats importants : sur l'Ukraine, sur notre politique énergétique et sur l'immigration.
En parallèle, des réflexions seront engagées sur l'évolution de nos institutions avec l'installation de la commission transpartisane demandée par le président de la République.
Nous lancerons également la consultation sur la fin de vie que beaucoup de nos compatriotes attendent. L'année 2023 permettra ensuite d'engager de nouveaux chantiers clés pour notre pays et les Français.
Nous examinerons au Parlement différents textes : la loi de programmation militaire, un projet de loi pour l'amélioration de la justice du quotidien dans la suite des États généraux de la justice, un projet de loi de programmation énergie climat qui actera notre planification écologique. Il nous reviendra ensuite de la décliner secteur par secteur, territoire par territoire.
Nous examinerons également des textes sur l'immigration et sur le plein emploi, ainsi que les dispositions législatives issues des concertations sur l'éducation afin d'engager des transformations concrètes dès la rentrée 2023. Et enfin un projet de loi sur les Jeux olympiques et paralympiques.
Notre Gouvernement est à la tâche avec comme seule boussole l'efficacité et l'utilité. Dans un calendrier parlementaire chargé, nous mettrons en œuvre nos priorités en veillant à ce que ces textes changent concrètement la vie de nos compatriotes.
Ces chantiers, nous les mènerons en adoptant une méthode nouvelle. Le président de la République lancera la semaine prochaine le CNR, le Conseil National de la Refondation, à Marcoussis. Il rassemblera une cinquantaine d'acteurs représentatifs de notre société et des experts pour éclairer le débat.
Corinne LE QUÉRÉ, présidente du Haut conseil pour le climat, François VILLEROY DE GALHAU, gouverneur de la Banque de France et Pierre MOSCOVICI, premier président de la Cour des comptes. Le but de ce CNR est de poser un diagnostic commun, de partager les contraintes, de s'accorder sur la méthode et un calendrier. Il interviendra en amont du travail législatif et en aval dans la mise en œuvre.
5 thèmes y seront abordés : le plein emploi, l'école, la santé, le bien-vieillir et la transition écologique. Chaque ministre en charge d'un thème de ces thèmes devra ensuite poursuivre les réflexions en CNR thématique.
Pour chaque thème, les acteurs concernés seront conviés. Les prochains CNR en format global se réuniront sous ma présidence.
Vous l'avez bien compris, nous sommes prêts à agir au service des Français. Chaque jour compte pour construire une nation plus forte et plus juste.
Vous pourrez compter sur mon Gouvernement. C'est une équipe diverses et expérimenter, une équipe unie aussi autour d'une volonté de travail et d'action.
C'est une équipe à l'image du dépassement voulu par le président de la République, déterminée à sortir des sentiers battus et des solutions toutes faites pour être utiles aux Français.
Je vous remercie.
Je vais prendre une ou deux questions et ensuite je passerai la parole au porte-parole du Gouvernement.
Bastien AUGEY
Bonjour Bastien AUGEY pour TF1/LCI. Sur tout le calendrier, sur les lois que vous avez annoncées, est-ce qu’il y a eu une consultation ou un accord au préalable avec les oppositions ? Et est-ce que vous avez espoir, confiance dans le fait que les oppositions se montrent constructives pour pouvoir avoir des majorités ? Et toujours un peu dans la même thématique, ce Conseil National de la Refondation, pour l'instant, beaucoup de groupes parlementaires, le président du sénat ne souhaitent pas y participer. Ils pensent que ce n'est pas vraiment le… c’est un mépris pour le Parlement. Il y a aussi des syndicats qui n’ont pas confiance dans la méthode. Est-ce que pour vous, c'est déjà un échec ou est-ce que ça va quand même se révéler utile ? Je vous remercie.
Élisabeth BORNE
Alors sur le calendrier législatif, jusqu'à la fin de l'année, nous avons eu déjà beaucoup d'échanges avec à la fois l'Assemblée et le Sénat. Et bien évidemment tout cela sera arrêté dans le cadre des conférences des présidents de chacune des Assemblées. Mais ce sont des textes sur lesquels nous avons eu des échanges. Pour un certain nombre d'entre eux, des concertations ont déjà été engagées avec les différents groupes parlementaires, par les ministres en charge de ces textes. Au-delà, sur le début de l'année 2023, c'est des discussions que nous allons engager. Pour répondre à votre question, je l'ai dit, nous, nous continuerons à porter une méthode de recherche de compromis. Nous avons fait le choix de ne pas avoir de session extraordinaire en septembre pour se donner le temps de la discussion avec les différents groupes parlementaires, naturellement la majorité mais aussi les oppositions de l'arc républicains, et donc en tout cas la position du Gouvernement sera la même que lors de la session extraordinaire en juillet. Nous allons rechercher des compromis, des accords ; nous serons à l'écoute des propositions qui seront faites par les oppositions. Sur le Conseil National de la Refondation, je tiens à préciser que ce ne sont pas les groupes parlementaires qui sont invités mais les forces politiques. Alors moi, j'entends que certaines ne souhaitent pas participer. Mais écoutez, la porte restera ouverte, et je pense que, voilà, la qualité des travaux qui pourra se dérouler dans le cadre de ce CNR, les enjeux qui seront abordés permettront peut-être de les convaincre de rejoindre le mouvement.
Bastien AUGEY
Bonjour Madame la Première ministre. Jacques SERAIS, Europe 1. Vous qui avez mis en oeuvre la fermeture de Fessenheim, et souhaitez la réduction de la part du nucléaire dans notre mix-énergétique, ne vous sentez-vous pas responsable de la situation dans laquelle nous nous trouvons ? Avez-vous le sentiment ou pas, avec le recul, d'avoir commis une erreur ?
Élisabeth BORNE
alors vous savez, c'est une forme de paquebot nos centrales nucléaires. Et quand la décision a été prise dans le quinquennat de François HOLLANDE, de fermer Fessenheim, cela veut dire que la poursuite de l'activité n'était pas possible dans ce quinquennat. Et comme vous l'avez souligné, nous avons voté une loi énergie climat qui prévoyait de ramener la part du nucléaire, non pas en 2025 comme ça avait été envisagée dans le quinquennat de François HOLLANDE, mais en 2035. C'est quelque chose que nous allons pouvoir approfondir. Mais l'idée qu'on a besoin d'un mix-énergétique équilibré entre du nucléaire et des énergies renouvelables, je pense qu'on est sur cette même ligne, la part exacte et le calendrier exact, je pense que les travaux méritent d'être approfondis sur ce point, mais je pense que notamment la nécessité d'engager un programme d'investissements massifs, le grand carénage, c'est quelque chose qui a été acté il y a plusieurs années, qu'on a évidemment soutenu dans tout le quinquennat précédent et que nous allons continuer à soutenir. Je pense que l'alerte sur les compétences à reconquérir dans la filière nucléaire, nous les avons portées également tout au long du précédent quinquennat. Donc je pense que chacun doit aussi assumer ses responsabilités. En tout cas, ce Gouvernement, enfin le précédent quinquennat, nous avons soutenu la nécessité d'assurer le bon fonctionnement et y compris les opérations de maintenance lourdes du grand carénage dans le parc nucléaire. Donc voilà, je le redis je pense que chacun doit assumer ses propres responsabilités.
Mathieu COACHE
Si vous le permettez une question d'actualité Madame la Première Ministre.
Olivier VÉRAN
Bonsoir néanmoins ! Le Conseil des ministres a précédé la tenue du séminaire Gouvernemental, il y a eu évidemment des points sur la situation internationale, diverses nominations au titre des textes qui ont été adoptés en Conseil des ministres, il n'y en a un, c'est une ordonnance qui était présentée par le ministre du Travail Olivier DUSSOPT et qui vise à prolonger jusqu'au 31 décembre de cette année et des mesures transitoires de prise en charge des patients atteints de Covid et qui sont en arrêt de travail avec une part de compléments employeur. Je ne serai pas plus long et peut-être qu'il vous reste des questions néanmoins.
Mathieu COACHE
J'ai une question d'actualité pardon, Mathieu COACHE BFMTV. Quelle est votre réaction à la fuite de l'Imam IQUIOUSSEN et à la décision du maroc de suspendre sans laissez-passer consulaires ni même que le Gouvernement avait souhaité expulsé. Je vous remercie.
Olivier VÉRAN
D’abord. Peut-être rappelé que le conseil d'Etat dans sa grande sagesse à valider la décision qui avait été celle du Gouvernement de prononcer un arrêté d'expulsion de monsieur IQUIOUSSEN. Monsieur IQUIOUSSEN a fait l'objet de mesures de surveillance mais il ne pouvait pas être incarcéré puisque nous sommes en état de droit et qu'il n'avait pas… et ce n’était pas rendu coupable d'un délit nécessitant une incarcération et donc, il semblerait mais avec du conditionnel j'ai écouté comme vous le compte-rendu qu'on a fait le le préfet de la région des Hauts-de-France. Il me semblerait qu'il ait pris la fuite à destination de la belgique. Quant à la question du laissez-passer consulaires attribué par le maroc c'est en fait une reconnaissance d'identité marocaine pour Monsieur IQUIOUSSEN puisqu'il a la nationalité marocaine donc, ce qui était valable il y a quelques jours le reste aujourd'hui. Je crois que le ministre de l'Intérieur était, il y a quelques minutes en entretien avec l'ambassadeur du maroc à Paris et il aura l'occasion lui-même de s'exprimer sur cette question dans les prochaines minutes ou les prochaines heures.
Anne BOURSE
Bonjour ! Anne BOURSE France télévision, dans sa présentation, Élisabeth BORNE n’a absolument pas reparler de la réforme des retraites. On parlait du calendrier à l'été 2023 pourquoi il n’y en a pas un mot ? Qu'en est-il ?
Olivier VÉRAN
Si vous posez la question de savoir si l'ambition réformatrice du président de la République de la Première Ministre et de l'ensemble de son Gouvernement est intacte, je vous confirme que notre mission réformatrice est intacte au service de notre pays pour pouvoir adopter les grandes transformations. Encore une fois, il y a eu finalement deux volets et on a bien vu ces deux volets dans les interventions respectives du président de la République puis de la Première Ministre : le volet dit « des urgences » avec les urgences que vous connaissez la crise de l'énergie, la crise sanitaire toujours pour être dans l'anticipation, la crise de l'inflation et son impact sur le pouvoir d'achat, les tensions en matière de recrutement pour tendre vers le plein emploi qui est notre objectif, la crise climatique bien sûr mais il a aussi été question. La Première Ministre a dit il y a quelques minutes des grandes transformations que nous voulons conduire pour notre pays, elle a parlé de la souveraineté de notre pays que nous devons renforcer pour être une grande puissance écologique, créative, productive. Il a été question de renforcer l'égalité des chances et la solidarité entre les générations et puis, renforcer notre unité républicaine. Si la question vous me posez c'est, est-ce que la réforme des retraites trouve sa place ? Bien en réalité dès lors que vous dites que vous voulez davantage de dépenses publiques pour l'école, pour la santé, davantage de dépenses publiques pour préserver ce qui fait la force et l'unité de notre pays et que, c'est notre marque de fabrique, nous n'augmenterons pas la dette et nous n’augmenterons pas les impôts pour pouvoir financer cette dépense publique supplémentaire, c'est sur le travail que cela doit reposer. Donc, il y a la réforme des retraites, elle n'a pas été abordée loin s'en faut et il en a été question au cours de ce séminaire, il y a aussi la réforme de l'assurance chômage pour qu’au moment où le chômage est au plus bas, au moment où nous n'avons jamais eu autant d'emplois à pourvoir, le système soit plus incitatif pour permettre à celles et ceux qui n'ont pas d'emploi dans prendre un, il y a également la réforme de la formation professionnelle, du lycée professionnel bref, le travail est au cœur de nos réformes et je vais vous dire quand il a aussi été question de l'investissement que nous devions faire et amplifier au service de la transition écologique pour préserver notre planète. Eh bien, encore une fois le travail est au cœur de cette méthode pour pouvoir financer dans la durée ce qui est absolument nécessaire pour notre pays d'Europe et la planète.
Anne BOURSE
Il n’y a pas d’échéance?
Olivier VÉRAN
L’échéance n’a pas changé, l’échéance, c'est-à-dire avec un déploiement progressif de cette réforme des retraites au cours de l'année 2023 pour tout ce qui est date des concertations et contenu, etc., qui est la question que vous posez de façon sous-jacente, il n' y en a pas été question explicitement, mais si vous me posez la question, c’est de savoir si notre ambition est toujours présente évidemment elle-même.
Simon LE BARON
Bonjour monsieur le ministre.
Olivier VÉRAN
Bonjour.
Simon LE BARON
[Inaudible] de France Inter. Je rebondis sur la question de ma consœur. Effectivement, je reprends le calendrier qu’a esquissé la Première ministre pour 2023 : programmation militaire, justice du quotidien, énergie, climat, immigration, plein emploi, éducation même jeux olympiques et jeux paralympiques. Et dans tout ça, effectivement, on n'a pas entendu les retraites. D'abord, le calendrier est serré, la Première ministre l'a dit elle-même. Où caser une réforme aussi importante entre tous ces textes et comment effectivement aller vite pour que ça puisse entrer en vigueur dans le calendrier que vous indiquez au courant de l'année 2023 ?
Olivier VÉRAN
Mais aller vite ne signifie pas qu'on va oublier de concerter. Et sur un sujet comme celui-ci, il est fondamental de concerter. Le ministre du Travail a commencé à consulter les partenaires sociaux sur la question de la réforme de l'assurance chômage, qui est la première échéance, puisque si nous n’adoptons pas un texte complémentaire, eh bien, des mesures absolument indispensables pour le marché de l'emploi et pour l'assurance chômage tomberaient. Donc, c'est l'urgence du moment. Ensuite, la Première ministre a décliné le calendrier parlementaire des premières semaines qui n'a pas vocation forcément à être exhaustif. C'est-à-dire que le fait qu'elle n'ait pas cité en particulier une réforme plutôt qu'une autre ne signifiait pas qu'elle n'y trouverait pas sa place. Mais d'abord, on consulte, on concerte. Il y a aussi le CNR qui va permettre de parler du plein emploi et on va aborder le sujet dans toute sa largeur pour pouvoir, je vous le dis, si j'avais vocation à vous dire que nous n'avons pas l'intention de réformer le système des retraites, je vous le dirais bien volontiers puisque c'est ce qu'on me dit de dire. Mais ce n'est pas ce qui ressort des échanges que nous avons eus et ce n'est pas du tout ce qui ressort de notre philosophie qui est intacte.
Simon LE BARON
Pardon d'insister, mais ce n'est pas une réforme parmi d'autres. Vous l'avez présentée pendant de nombreuses années comme la mère des réformes. Est-ce qu’on doit en déduire que ce n'est plus le cas ?
Olivier VÉRAN
Je vous ai dit à l'instant, en répondant à votre collègue, que la nécessité de travailler un peu plus longtemps était au cœur de notre mission de réformes puisque ce qui va nous permettre de pouvoir financer davantage de dépenses publiques. La France est un des pays, l'un des rares pays de la zone de l'Union européenne qui travaille 2 à 5 ans de moins que la plupart des autres pays. Donc, nous ne pouvons pas maintenir un très fort niveau de dépenses publiques. Nous ne pouvons pas maintenir un niveau d'endettement tel que le nôtre. Nous ne pouvons pas avoir la volonté de dépenser davantage dans la santé, dans l'autonomie, dans l'école et en même temps considérer que ce qui nous différencierait de la totalité ou de la quasi-totalité de nos voisins, c'est qu'on travaillerait 2 à 5 ans de moins que les autres. Donc, nous voulons réformer le travail dans son ensemble, incluant la question des retraites. Pour des raisons de calendrier, vous aurez l'occasion de reposer la question plus tard, et un jour, j'aurai une réponse plus précise à vous donner.
Simon LE BARON
Merci.
Journaliste
Alors que le Gouvernement prend et réfléchit à prendre des mesures pour tenter de préserver le pouvoir d'achat des Français, de nombreux Franciliens qui roulent en deux roues motorisées thermiques vont devoir à partir de demain payer leur stationnement, ce qui va aggraver une partie de leur pouvoir d'achat. Quel regard portez-vous sur cette mesure prise par la mairie de Paris ?
Olivier VÉRAN
Pardon, vous interrogez le porte-parole du Gouvernement. Je ne suis pas le porte-parole de la mairie de Paris, c'est-à-dire que c'est une décision municipale. Ce n'est ni le lieu, ni… je ne suis pas le bon interlocuteur pour pouvoir commenter cela. Ce n'est pas une décision du Gouvernement, mais vous me permettez de le préciser à nouveau.
Journaliste
Mais vous n'avez pas d'avis ?
Olivier VÉRAN
Je suis porte-parole du Gouvernement. Mon avis, il compte peu sur une décision municipale prise par la maire de Paris
Journaliste
et sur le pouvoir d'achat des Franciliens.
Olivier VÉRAN
Mais tout ce qui grève le pouvoir d'achat des Français, nous le combattons puisque nous dépensons la dépense publique qui a été faite jusqu'à présent, a permis de faire en sorte de protéger le pouvoir d'achat des Français au maximum. Puisque vous me donnez l'occasion de vous répondre sur le pouvoir d'achat, je vais me permettre, vous savez, ce sera récurrent quand même, d'arriver à glisser parmi vos questions des éléments factuels de la politique gouvernementale qui est conduite. Je vais vous donner un exemple : l'énergie, puisqu'on en parle beaucoup. A l'heure à laquelle je vous parle, la facture d'électricité des Français aurait dû augmenter de plus de 100 %. Elle a augmenté de 4 %, parce que l'Etat a agi. La facture de gaz des Français aurait dû augmenter de plus de 100 %. Elle a augmenté de 0 %, parce que l'Etat a agi. Vous savez ce que ça représente comme économie en moyenne pour une famille française ? 120 euros par mois. C'est factuel et je crois que ça pèse beaucoup plus dans le budget des ménages que des mesures municipales qui, encore une fois, ne relèvent pas de notre décision.
Journaliste
Je vous remercie.
Thomas DESPREZ
Bonjour, Thomas DESPREZ pour RTL. Vendredi aura lieu un Conseil de défense énergétique. Les oppositions dénoncent de l'opacité. Comme ils l'ont fait pendant la crise sanitaire, qu'est-ce que vous leur répondez ? Est-ce qu'il y aura une communication qui sera faite à l'issue ? Et une deuxième question internationale, les funérailles de GORBATCHEV auront lieu samedi à Moscou. Est-ce que le président de la République y sera ou est-ce qu’il y aura un représentant du Gouvernement français ? Merci.
Olivier VÉRAN
Merci pour vos questions. Alors, d’abord, le Conseil de défense et de sécurité nationale qui se tient sur la question énergétique, il va forcément aborder la question du conflit, la guerre que mène la Russie en Ukraine avec les décisions économiques, les décisions diplomatiques et l’impact que nous assumons d'ailleurs, des mesures de sanction que nous faisons peser sur la Russie pour qu’elle arrête son agression sur nos voisins frères et amis ukrainiens. Donc, il est normal que cela se déroule dans l’enceinte d’un CDSN. Vous auriez pu me poser la question de savoir si depuis quand est-ce qu’on aborderait des questions diplomatiques et liées à des conflits extérieurs dans le cadre d'une enceinte qui ne serait pas sécurisée au titre de la sécurité nationale. Ensuite sur la question des oppositions qui demandent à pouvoir débattre. J'ai notamment entendu Madame LE PEN. J'ai envie de dire que c'est dommage, Madame Le PEN n’a peut-être pas été très attentive mais dès le mois de juillet, le président de la République lui-même a sonné l'alerte sur la question énergétique. Il en a fait d'ailleurs état dans son intervention le 14 juillet dernier. Il se trouve qu'à ce moment-là, le Parlement était ouvert et que les parlementaires étaient réunis dans l'enceinte de l'Assemblée. Ça ne vous aura pas échappé d'ailleurs jusqu'au début du mois d'août et donc c'est maintenant à l'issue de l'été que Madame LE PEN demande à ce qu’il y ait immédiatement un débat organisé. Donc, ça ne se passe pas dans ces conditions-là. En revanche, je peux vous confirmer que comme elle s'y était engagée, la Première ministre réunira un comité de liaison parlementaire au cours du mois de septembre pour aborder en toute transparence. C'est notre méthode, ces questions et ses enjeux énergétiques. Sur la question des funérailles de Mikhaïl GORBATCHEV qui auront lieu samedi, d’abord, nous avons appris il y a quelques minutes que ses obsèques se tiendraient samedi donc je ne peux pas vous donner la nature précise du représentant de la France. La France sera représentée à l'occasion de ses obsèques a minima probablement, enfin a minima, ce n’est pas d’une façon péjorative mais à tout le moins par son ambassadeur.
Julien CHAVANNE
Bonjour. Julien CHAVANNE, RFI. Une question concernant la consultation sur la fin de vie annoncée par la Première ministre. Est-ce que ça veut dire que les Français seront consultés sur le sujet ? Puis, autre question sur le plan de sobriété qui est demandé aux entreprises par la Première ministre. Est-ce qu'il y aura des objectifs chiffrés dans ces plans demandés aux entreprises par exemple de baisser de 10 % la consommation d'énergie ?
Olivier VÉRAN
Sur la première question, il y aura une intervention dans les prochains jours qui permettra de cadrer le débat nécessaire utile et très attendu d'ailleurs par les Français sur la question de la fin de vie. Quels sont les termes de ce débat ? Je rappelle que le Conseil consultatif national d'éthique a été saisi de cette question et doit rendre - je crois que c'est la semaine prochaine - ses conclusions et donc dans les suites, il y aura une suite donnée, pardon, qui passera par des modalités de consultation qui seront précisées à ce moment-là ; Je ne peux pas vous les donner aujourd'hui mais je peux vous dire qu'on y travaille et qu'on a une ambition forte en la matière. S'agissant de votre question, de votre deuxième question sur la sobriété énergétique, il y aura, vous le savez fin septembre-début octobre, la présentation d'un plan global général de sobriété énergétique par la Première ministre en charge de cette politique qui inclura les objectifs fixés à l'État. D'ailleurs, je les rappelle, ceux-ci sont connus. Nous devons réduire, nous État, de 10 % notre consommation énergétique dans les deux ans. Il y aura des objectifs qui seront donnés aux entreprises. La Première ministre a commencé à décliner ce plan lors de son intervention aux universités d'été du Medef lundi en donnant déjà quelques détails comme le fait qu'il y aura un plan par entreprise de sobriété énergétique, qu’il y aura également la désignation de médiateurs de sobriété énergétique au sein des entreprises, il y a aussi des mesures qui ont déjà été adoptées sans attendre par décision gouvernementale comme l'obligation d'éteindre les lumières à l'extérieur des commerces en nuit profonde ou encore l'interdiction de garder une porte ouverte quand la clim ou le chauffage fonctionne. Vous aurez ensuite les détails dans les - je le dis - en temps voulu et de la même manière, il y aura un plan de sobriété qui sera à disposition des Français et la Première ministre a eu l'occasion d'exprimer déjà quel était son souhait en la matière, que ce ne soit pas toujours les mêmes qui fassent des efforts et qu'on prête une attention particulière à celles et ceux qui, parce qu'ils sont en précarité financière, sont déjà en situation énergétique fragile. Merci à tous.