Bien, Monsieur le maire de Narbonne qui nous accueille ici chez lui, dans cette magnifique, salle et cette non moins belle ville, Mesdames et Messieurs les parlementaires, Madame la présidente de région Occitanie.
Mesdames et Messieurs les présidents de départements, métropoles, agglomérations et communautés. Mesdames et Messieurs les élus, Monsieur le Préfet de région, Monsieur le Préfet de l'Aude, Monsieur le représentant de la SNCF, de SNCF Réseau. À toutes et à tous, évidemment, je ne vous cache pas, Monsieur le maire, ma joie d'être chez vous, d’être ici un peu en effet, chez moi, Madame la présidente, je vous remercie vivement de votre accueil.
Nous sommes allés évidemment d'abord ensemble à l'hôpital de Narbonne pour… comme je l’ai dit avant hier, inlassablement à travers moi, manifester le soutien de la Nation à nos soignants qui sont sur le port en permanence et depuis de nombreux mois pour faire face à cette crise sanitaire et pourrait essayer de leur apporter tout le soutien dont ils ont besoin à un moment où vous le savez où nous devons continuer à rester extrêmement vigilants dans le cadre des perspectives que j'ai tracées il y a quelques jours pour faire face à cette pandémie.
Ma présence ce matin parmi vous illustre le fait que la mobilisation pied à pied et jusqu'au bout, pour faire face à la Covid-19 ne nous empêche ni ne nous dispense de penser aux autres défis structurels auxquels notre pays est confronté. Il y a donc l’urgence sanitaire, mais nous le savons aussi, il y a l'urgence écologique, peut-être aussi l'urgence territoriale à laquelle chère Carole, vous avez fait allusion.
Nous sommes à Narbonne, vous avez raison, c'est un excellent choix Monsieur le maire pour parler de ces sujets parce que Narbonne, carrefour de voies de communication depuis les Romains en réalité, Mesdames et Messieurs, et nous savons que les communications, le développement des transports jouent un rôle essentiel dans le progrès économique et social. Je suis ici et je vois, on a vu tout à l'heure les cartes. J'ai une pensée aussi pour des gens qui ne sont pas complètement, hélas, restés dans l'histoire.
En tout cas celle du grand public, et qui ont beaucoup compté dans notre région, ce sont les frères PEREIRE qui fondèrent au milieu du 19ème siècle la Compagnie des chemins de fer du Midi, Bordeaux, Sète. Bordeaux, Sète. Vous voyez, aujourd'hui, nous parlons de ligne à grande vitesse sur ce même territoire et cette compagnie des chemins de fer du midi et le transport ferroviaire a, ô combien, concouru à développer ce qui était déjà, Madame la présidente, une des régions à la fois les plus enclavées, et ce n'est pas une surprise, les moins développées de France. C'est vrai, je le revendique et je vous remercie très vivement de vos propos, Madame la présidente, j'ai voulu sur ces sujets donner un coup d'accélérateur.
D'abord, la grande vitesse qui est un des sujets qui nous réunit ce matin. D'abord, la grande vitesse. On pourrait penser et peut-être que certains pourraient dire que ce sont mes origines qui m'ont conduit tout particulièrement à m'intéresser à ces sujets. On n’aurait peut-être pas complètement tort, je l'avoue, mais ça va bien au-delà.
D'abord, vous l'avez dit, il y a une question d'équité du territoire. Regardez la carte de la grande vitesse en France, qui est une des grandes forces de notre pays. Bien sûr, pour toutes les raisons que vous avez dites, aussi pour la vitrine technologique remarquable qu'elle représente pour notre pays à l'heure où l'une de nos ambitions, ce n'est pas les moindres, est de le réindustrialiser. Cette carte, vous la connaissez par cœur. On voit ses manques.
Les plans existent depuis longtemps. Ils avaient, vous le savez, été ralentis parce que la priorité, il y avait quelques motifs à cela, était, comme on dit, la régénération du réseau traditionnel et historique, qu’en effet, les pouvoirs publics, à commencer par l'Etat, avaient trop longtemps délaissée. Tout ceci, vous le savez. J'ai donc souhaité effectivement, pour tout le sud de notre pays, reprendre la marche en avant de la grande vitesse. La présidente de région l'a rappelé, c'est vrai, pour faire simple et pour ne pas parler par sigle, de Bordeaux-Toulouse.
C'est vrai aussi, ne l'oubliez pas, j'ai signé, mon Gouvernement a signé la reprise de la ligne nouvelle PACA avec le président MUSELIER il y a quelques mois et puis là, Montpellier, Perpignan. Nous avons donné un coup de booster, comme on dit à ces projets. Ils sont absolument indispensables. J’en ai, depuis toujours, la conviction - depuis toujours - si, à la place qui est désormais la mienne, je n'avais pas mis les faits en adéquation avec ces convictions. J'aurais manqué à moi-même et à mon devoir.
Je ne l'ai pas fait seul et je veux vraiment insister auprès de vous sur le fait que l'unité que nous avons manifestée, au-delà des convictions bien légitimement différentes, si je puis m'exprimer ainsi, l'unité que nous avons manifestée autour de cet objectif a été décisive et le demeurera. Je veux vous dire, chère Carole DELGA, Madame la présidente de région, nous avons tous les deux fait le choix, dès ma nomination, de travailler ensemble sur tous les sujets de notre territoire.
Ceux qui nous réunissent ce matin sont évidemment stratégiques, structurels, déterminants. Mais il y en a d'autres sur le développement économique, sur la santé, sur le numérique.
Je ne peux pas, le préfet de région me corrigerait, tous les citer parce que je risquerais d’en oublier. C’est un impératif. C’est un impératif et je voudrais saluer l’énergie que vous mettez à les voir aboutir, à convaincre aussi tous les autres élus de ce territoire avec l'aiguillon très utile de nos parlementaires que je salue pour que nous avancions tous dans la même direction, c'est-à-dire celle de l'intérêt général et du développement de nos territoires. Je vois que nos concitoyens, vous avez raison, se sentaient oubliés de ce progrès, oubliés de l’aménagement du territoire, de la considération que leur doit l’État. On a l'impression que tout ça était loin. Ça reste encore loin et trop loin. Et je le dis, tout ce qui pourra être fait pour gagner des délais, je le dis aux représentants de l’État, devra être fait.
Nous avons bien avancé de ce point de vue-là sur la GPSO, même s’il y a encore quelques petits obstacles dans les semaines qui sont devant nous. Ici nous franchissons une étape, au moins sur la phase 1, je le dis très clairement, j’ai donné mandat au ministre des Transports, d’accélérer la phase 2 avec un objectif très précis, très clair. La loi d’orientation des mobilités et la phase (inaudible), l'homme prévoit pour cette phase 2 des études en 2033 et des travaux en 2037.
Mon instruction est claire, les études doivent débuter en 2027 avec un objectif de démarrage des travaux en 2033. Pour cela, il faut évidemment nous mobiliser et réaliser la première phase jusqu'à Béziers.
C’est, chacun le sait dans notre pays, un combat de tous les jours, je n'ose dire de titan, un combat de tous les jours comme pour tout dossier, Mesdames et Messieurs les élus. Malheureusement, grands ou petits que vous portez. Et l'unanimité que représente la signature de ce jour ne doit pas nous faire oublier les difficultés qui ont existé et qui sont devant nous. Certaines semblent parfaitement normales.
Je vois et j'entends les interrogations, les questionnements, les oppositions que l'enquête publique du dossier du jour suscitent. Nous devrons en tenir le plus grand compte, évidemment, je le dis au maître d'ouvrage. Non sans avoir quand même rappelé que le tracé, ça, c'est l'avantage d'être patient, existe quand même depuis 2000. Bon, on peut tout feindre, sauf la surprise.
Bon, je me félicite aussi du choix que les concertations antérieures ont permis de faire, à savoir que le futur tracé tangentera au maximum l'autoroute précisément pour minimiser les nuisances. Mais nous avons un impératif d'avancer, de réaliser, de montrer à nos concitoyens que nous sommes efficaces.
J’ai l’impératif, l'obligation de ce que tous les aspects juridiques avec la création d'un établissement public local sur lequel nous sommes d'accord, que l'ordonnance qui est actuellement pendante devant le Conseil d'État puisse être impérativement prise au mois de mars d'ici la fin de la présente mandature.
Le bouclage du plan de financement que nous célébrons aujourd'hui et pour lequel je renouvelle mes remerciements à la région évidemment, à toutes les collectivités ici représentées, les départements et les structures intercommunales devra, je le rappelle, aussi entraîner pendant la présidence française de l’Union européenne notre mobilisation à l’endroit de l’Europe, qui est attendue, vous le savez à hauteur de 20 % de coup de ce projet.
J’en profite pour rappeler le rôle essentiel de l’Europe dans la relance que connaît actuellement notre pays. Nous avons un plan de relance 100 milliards qui se déploie partout dans les territoires, qui produit des résultats incontestables, le taux de croissance économique le plus élevé de la zone Euro, c’est en France.
Nous avons, l’année dernière, collectivement créé plus de 575 000 emplois net, c’est inédit depuis des années, si bien que notre défi collectif ce n’est pas comme on me l’avait annoncé lorsque j’ai pris en juillet 2020 mes fonctions, un afflux du chômage. Notre défi collectif, c’est de pourvoir ces emplois, et donc, fluidifier comme on le dit le marché du travail.
Nous avons un nombre d’apprentis plus de 700 000 en 2021, absolument inédit dans l'histoire de notre pays. Tout ça, c'est une relance efficace, relayée par les collectivités territoriales, et financée à 40 % par l'Europe.
L'Europe, qui doit être aussi au rendez-vous de la grande vitesse, notamment pour ce chaînon, qui, cela était rappelé, évidemment n'est pas que de Montpellier à Perpignan, mais qui permet de relier l'Europe du Nord à l'Europe du Sud.
Tout cela, ce sont des enjeux d'aménagement du territoire, de transport, de vie quotidienne de nos concitoyens, et évidemment, de transition écologique. Même objectif avec le deuxième protocole que nous nous apprêtons à signer, madame la présidente, les petites lignes. Les petites lignes, j'aime beaucoup ça, vous le savez. Là aussi, c'est inédit et indispensable.
Ce que nous faisons, là encore, n'est pas nouveau, mais nous l’accélérons grâce à la relance. Exemple concret dans ce que nous allons signer, Madame la Présidente. Grâce au plan de relance, la part de financement de l'État à cette convention est passé de 194 à 257 millions d'euros. Là aussi, nous donnons un coup d'accélérateur.
Dans la France entière, Mesdames et Messieurs, 9 200 km de petites lignes, moi je préfère dire de lignes fines de desserte du territoire, seront sauvés ou rouvertes. Je suis allé, vous le savez peut-être, dans les Vosges, rouvrir la ligne Épinal-Saint-Dié, ici en Occitanie, on va rouvrir des lignes, quel symbole, quel symbole ! Quel symbole, pour moi, je parle du fret, à la suite de la présidente de région, que d'avoir rouvert la ligne des primeurs entre Perpignan et Rungis, c'était il y a quelques semaines.
Et vous le savez, elle fait partie des 3 autoroutes ferroviaires dont l'intérêt structurel sera majeur, la Sète-Calais, qui a également été récemment attribuée. Celle dont je viens de parler, qui, en réalité, reliera Le Boulou à Gennevilliers, et la Cherbourg-Bayonne.
Après des années de déclin continu du fret ferroviaire, les mesures que nous avons prises vont permettre de repartir de l'avant. Nous aurons depuis 2017, consenti 61 milliards d'euros d'investissements dans le ferroviaire, dont 35 de reprise de dette de l'entreprise, c'est une multiplication par deux et demi par rapport aux tendances antérieures. L'amour, c'est bien, Mesdames et Messieurs, les preuves d'amour, c'est mieux. Dans ce domaine, d'ailleurs, comme dans le reste.
Je pourrais aussi vous parler des trains de nuit. Je suis moi-même allée rouvrir le Paris-Nice récemment dans votre, que dis-je, dans notre belle région, c’est le Paris-Tarbes car vous verrez, nous réglerons, je l’espère, le Paris-Portbou comme en dehors des trains de nuit l’Aubrac et le Cévenol dont nous nous sommes encore cette semaine, Madame la présidente, entretenus. Vous avez raison de souligner, comme je l'ai fait tout à l'heure, l'importance des enjeux technologiques, de l'innovation, de l'industrie, le train à hydrogène, c'est majeur.
Voilà encore un sujet où nous avons avec Régions de France, que vous présidez désormais, contractualisé. C'est une volonté très forte de l'État, du président de la République que nous allons prolonger dans le cadre du plan France 2030. Oui, nous devons être au rendez-vous, je le répète, de la réindustrialisation du pays. Ai-je besoin ici de rappeler que depuis 1980, chaque année, la France a perdu 50 000 emplois industriels en moyenne, 50 000 emplois industriels chaque année en moyenne. Nous en recréons, le solde net est à 30 000 depuis trois ans. On est loin d'avoir rattrapé le retard, mais le cap est clair. Les nécessités sont fortes.
Bien sûr, il y a l'emploi. Mais ai-je besoin de le dire, ce sont aussi la crise qui l'a bien mis en évidence, des enjeux de souveraineté. J'ajoute, pour terminer mon propos, m'exprimant ce matin ici, que ce plaidoyer pour la relance du transport collectif en site propre, rapide, mais aussi partout, partout dans nos territoires, qui repose sur des motifs que vous connaissez tous et sur une conviction ancienne, m'autorise à vous rappeler que ce Gouvernement est tout sauf l'ennemi de la route, Monsieur le maire de Montpellier.
Les routes, je m'adresse à certains écologistes qui d'ailleurs critiquent aussi les LGV, j'arrive parfois à avoir du mal à suivre, je vous le dis, mais bon, chacun a le droit à avoir ses convictions. Mais à partir du moment où le pays est engagé résolument vers la voiture électrique et hybride, ce qui nous pose d'ailleurs de redoutables défis de conversion de cette filière, mais le cap est tracé, on va l'accompagner fermement, il faut quand même les faire rouler ces véhicules, que je sache.
Bon, donc, oui, Mesdames et Messieurs, j'ai partout, depuis que je suis en fonction, relancé au maximum des projets routiers.
Simplement, il faut que tout ça soit en intermodalité. Il faut que tout ça soit en complémentarité. Raison pour laquelle des dispositions législatives en voie d'approbation par le Parlement, c’est dans le cadre de la loi 3 DS, ça n'a pas été simple là non plus, pas davantage que de faire bouger toute la technostructure pour arriver à la signature de la convention de ce jour, change la donne pour permettre un meilleur financement de nos mobilités et de nos transports.
Au-delà, donc, vous le comprenez, de l'événement très particulier pour nous tous, pour moi en particulier, compte tenu de la localisation de cet événement, je veux vous dire que c'est tout un pan de l'action publique, de l'action gouvernementale sous l'autorité du président de la République qui se trouve ce matin illustré et je crois profondément que par toutes les dimensions qu'il entraîne, il y a aussi derrière, par ce volontarisme, par ses effets extrêmement concrets, une question de pacte républicain, une volonté d'afficher que nous savons travailler ensemble pour l'intérêt du pays et de nos concitoyens, une volonté de restaurer la confiance dont notre pays a tant besoin.
C'est par des actions comme celles-là, par le déblocage du contournement ouest de Montpellier que j'évoquais, qui était bloqué depuis trente ans. Ça aussi, on en parlait, on en parlait en avance. Ce n’est pas tout d'un coup, bien sûr, je voudrais… je vous l'ai dit, que ça aille encore plus vite. Mais nous avançons, nous sommes ensemble à la manœuvre.
La politique, le volontarisme, oui, ça existe et ça sert à quelque chose. La relance dans notre pays, ça marche. Tout ne va pas bien. On a encore tant de choses à faire. Heureusement sans doute, mais nous savons sur l'essentiel nous rassembler au service de nos concitoyens et de la République.
Je vous remercie.