Madame la ministre, chère Jacqueline GOURAULT, si vous saviez combien elle m’est précieuse dans la conduite de l’action gouvernementale à destination des territoires.
Monsieur le président maire,
Monsieur le maire président,
Monsieur le président du Conseil départemental,
Mesdames et Messieurs les élus nationaux et locaux,
il y a beaucoup de maires, c’est ça, dans l’assistance ? Voilà.
Merci de m’accueillir ici dans ce tout nouveau siège, si j’ai bien compris, de l’agglomération pour signer ce CRTE. Alors, d’abord, je veux que vous sachiez, vous ne répéterez pas, plus je sors de Paris et je viens dans les territoires, plus je suis content. C’est un principe de base.
Donc, je suis très heureux, d’être ce matin en Mayenne après avoir déjà visité plus de 200, c’est ça ? 200 déplacements depuis que je suis entré en fonction. Mon deuxième motif de satisfaction, Monsieur le président, vous l’avez dit c'est cet outil, CRTE, et parce qu’avec Jacqueline, nous l'avons inventé. Nous l’avons inventé. Je voudrais vous en réexpliquer deux minutes l'objectif, la philosophie et bien entendu constater avec satisfaction et que celui que je m'apprête ici à Laval à signer correspond tout à fait à cette philosophie.
D'abord, juste un mot, puisque votre président y a fait allusion pour vous remercier, Mesdames et Messieurs les élus, et avec vous tous vos services, sur votre engagement sans faille contre la crise sanitaire. Ces remerciements sont intéressés, car cette crise n'est pas tout à fait terminée. Je le rappelle au passage, je l'ai dit, je le répète toujours, vous savez comment ça marche. Quand on fait des trucs, on va encore faire voter une loi, que ça va bien. Mais qu'est-ce que vous nous emmerdez! Pardon, je ne devrais pas dire ça, je retire tout de suite. Qu'est-ce que vous nous embêtez ! Et quand les indicateurs reprennent, mais qu'est-ce que vous avez fait ? Bon, je suis habitué, c'est normal, sans doute.
En revanche, ce qui me paraît extrêmement important de dire et de rappeler, c'est que nous devons rester vigilants. Pourquoi ? Parce que d'abord, il peut toujours y avoir des variants qui arrivent. Personne ne peut le souhaiter. Mais ensuite parce que nous savons que si nous avons, grâce à vous tous, d'excellents taux de vaccination parmi les meilleurs du monde, il y a encore des gens qui n'ont pas reçu leur première dose et puis ceux qui l'ont reçu, qui ont un schéma vaccinal complet comme on dit, peuvent, Mesdames et Messieurs les élus, avoir des défenses immunitaires qui baissent.
Donc, je vous le dis, Mesdames et Messieurs les élus, il faut continuer à se mobiliser pour vacciner. Il y a une petite évolution, vous avez parlé des centres de vaccination, Monsieur le président, notamment pour cette troisième dose, nous comptons nous appuyer beaucoup plus qu’antérieurement sur les professionnels de santé, notamment les pharmaciens. Ils ont toutes les doses qu'il faut. Maintenant, vous savez qu'au début, on ne les a pas impliqués, pas par souci de les exclure, mais parce qu'ils avaient des sujets de conservation qui rendait difficile l'individualisation de l'administration du vaccin. Ceci est derrière nous.
Mais voilà, c'est aussi une affaire de communication. Vous détenez la communication de proximité, utilisez là pour dire sans cesse, soit à ceux qui ne sont pas encore vaccinés, vers lesquels il faut aller c’est de plus en plus cela, soit vers les autres ou là, c'est plutôt de la sensibilisation qu'il faut et que la vaccination reste notre meilleure arme pour faire face à cette pandémie.
Cette pandémie, elle, a évidemment généré une crise économique grave. Je vous rappelle, vous le savez, partout dans le pays, partout dans le monde. La perte de croissance, la destruction du PIB, comme on dit constatée à partir du printemps 2020, a été l'équivalent de ce qu'on a connu pendant la crise de 1929 et pendant la Deuxième Guerre mondiale.
Depuis lors, on a eu des récessions, en particulier depuis 1974. Il y a eu une récession grave. La dernière en date, c'était 2008-2009. Aucune depuis 1945 n'a été aussi importante que celle que nous avons subie. Il fallait réagir comme nous l'avons fait par vaccination. Je dis bien comme . Comme on l’a fait par vaccination, parce que pour la vaccination, finalement, quand on regardera tout ça le, il y a eu des difficultés, sûrement des loupés.
Grosso modo, si on a le résultat que nous atteignons aujourd'hui, c’est parce qu’on a su travailler ensemble, parfaitement : alors sur les plateaux télé ou autres, ça faisait polémique, on oppose l'Etat et les collectivités locales. C'est faux. Ça marche. Je ne dis pas qu'il y ait des couacs ; je ne dis pas qu’ici ou là, il y a des choses qui se sont mal passées. Bien sûr, il n'y a d'ailleurs, comme vous le savez, que ceux qui ne font pas la vaisselle, qui ne cassent jamais les assiettes. Il y a beaucoup de gens qui font la vaisselle ; je le remarquais dans ce pays, beaucoup, beaucoup. Il y a des gens pour commenter, ça, nous sommes spécialistes. Mais vous, je sais que vous êtes des actifs. Je sais que vous êtes sur le terrain. Et donc bah, on a su unir nos forces dans le cadre, comme on dit, de nos compétences respectives.
Eh bien pour faire face à la crise économique et sociale, il fallait faire pareil. Évidemment, l'Etat avait des responsabilités éminentes comme il en a en matière sanitaire. Donc, on a fait un plan de relance : 100 milliards, ce n’est pas rien, 100 milliards, c’est beaucoup, inédit. Mais fait inédit, pour ceux qui aiment l'histoire, comment on s'est relevé ? Je parlais tout à l'heure de la guerre de 39-45 et ses débats économiques ; il n’y a pas eu un plan Marshall dont tous les historiens vous expliquent le grand succès, en fait, on n'a rien inventé, les amis, bon.
Ce qui est nouveau, par contre, cette fois-ci, et n'oubliez jamais de le dire, par respect de la vérité et plus si affinité, c'est que cette fois-ci, 100 milliards, l'Europe va nous en payer 40. L'Europe est là. Moi, je suis de ceux, je n'oblige personne à partager dans ce domaine comme dans d'autres, mes convictions, qui croient en l'Europe, une certaine forme de l'Europe, respectueuse de la souveraineté de la France, mais de ceux qui pensent fondamentalement que la nécessaire souveraineté de la France passe par une Europe forte. Bon, en tout cas, l'Europe a été là. 40 milliards, 40 %, c'est considérable. On n'avait pas eu ça, si on avait eu ça lors de la précédente crise de 2008-2009 que j'évoquais, on en serait… on aurait eu moins de difficultés à gérer l'après-crise.
100 milliards ; en vérité 60 si on parle clairement pour ce qui est de la contribution nationale. On a choisi de le faire. C'est la deuxième orientation politique. On aurait pu dire bon bah voilà, on va dépenser 100 milliards pour relancer l'économie qui en a besoin? Ça marche ailleurs, ça marche.
On a le taux de vaccination parmi les plus élevés d'Europe, et aussi la croissance économique la plus vigoureuse d'Europe. D’ailleurs j'ai été très fier quand le FMI s'est exprimé récemment, il a dit : « on va peut-être revoir à la baisse les prévisions de croissance », sauf, il a cité quelques pays, dont la France. On est même passé de 6 à 6,25 %. Alors on ne va pas faire des cocorico, mais je le dis au passage, je vais dire que ça marche. Je vais dire que ça marche.
Il faut continuer à ce que ça marche. Le principal risque, c'est quoi ? C'est la rareté des matières premières, de l'énergie dont l'inflation. Et la rareté, ça ce n'est plus un phénomène franco-français, vous l'avez moins ici, en Mayenne, la main-d'œuvre, on n’a jamais créé autant d'emplois, jamais. On a un taux de chômage… Je vais le dire en termes plus directs, si on arrivait à pourvoir les fameux métiers en tension qui seraient revenus à celui de 1982, vous avez entendu, vous n'étiez pas né, 82, 82, bon. Là, on est déjà revenu à celui d'avant-crise, alors que tous les spécialistes nous disaient : ça sera fin 2022.
À la fin de la présente année, on aura reconstitué la richesse nationale détruite par la crise. Très bien. Mais je crois que la force collective, je vais le dire, c'est-à-dire on va investir pour faire face, mais mieux, on va investir pour préparer. Donc, cet argent, on le met pas n'importe où, n'importe comment. On le met dans ce que sont les axes majeurs de développement du pays : la transition écologique, le recouvrement de notre souveraineté économique et industrielle, en particulier. Voilà, on recommence… Moi, je suis allé dans l'Isère, je suis allé là, là, il y avait un terrain vierge. Là, il y avait l'usine de production du paracétamol qui a foutu le camp dans le Sud-Est asiatique. Puis j'ai fait 100 mètres et on est allé poser la première pierre de l'usine qui reproduira en quantité double le paracétamol en France grâce au plan de relance. Et puis, on va investir dans la cohésion sociale et territoriale. La formation, un grand enjeu, parce que nous sommes, vous le voyez bien, à une mutation complète. On parlait d'automobiles, vous êtes concernés, en Mayenne. On va passer du thermique à l'électrique pour faire simple, mais c'est une révolution. Si on ne l'accompagne pas, s'il n'y a pas d'argent public, je le revendique, pour accompagner cette évolution, on passera à côté avec toutes les conséquences en termes d'emploi et de souveraineté.
Donc, l'objectif, ce n'est pas simplement de réparer, c’est de tirer les conséquences de ce qu’il s’est passé et de nous renforcer. Cela va finalement faire mal la crise, en bien, il faut le dire à un niveau simple, mais ça, les gens peuvent le comprendre. Pour réussir ça, j'arrive au CRTE hein. Pour réussir ça, qu'est-ce qu'il faut faire ? Deux choses, entre autres. Cela m'étonne.
1 : Je commence par ça. je commence par ça. Il faut que l'ensemble du territoire national et ultramarin, métropolitain et ultramarin en profite. Personne ne doit rester à l'écart de la relance. Personne ne doit rester à l'écart de la relance. Donc, ces outils CRTE, je le signe ce matin à Laval. Je crois, Monsieur le préfet, que c'est ainsi l'ensemble des EPCI, comme on dit de la Mayenne, qui sera dès cette signature acquise, couvert.
Et je parle sous l'éminent contrôle de Jacqueline GOURAULT à la fin de l'année, il n'y aura pas un seul EPCI de France et de Navarre qui ne disposera pas de son CRTE.
Je ne peux plus sortir ma blague sur Issoudun. Mon ami André LAIGNEL résistait puisque finalement, il s'y est résolu et on l'en félicite. Bon, donc, tout le monde, là, le message derrière ça c’est la relance, c'est pour tout le monde.
Le deuxième message, c'est oui, nous avons fait le choix. On aurait pu faire cela commune par commune et les communes sont concernées, j'espère que vous l'avez appliquée. Mais l'enveloppe en a fait le choix, on l’a laissé au préfet, parce que moi, je suis un grand déconcentrateur. Vous pouvez faire cela sur plusieurs EPCI ou sur un seul, mais, l'idée, c’est territoire. Vous voyez, c’est-à-dire quand même bassin de vie. Alors, ce n'est pas moi qui vous expliquerez que tous les EPCI n'ont pas toujours des limites d'une rationalité parfaite. Enfin, je n'allais pas vous dire : on va quand même...
On va d'abord recommencer à faire les périmètres des EPCI avant de signer ces CRTE parce que là, vous m’auriez pris pour un fou et vous auriez raison. On a appris ce qu'il y avait, on a dit c'est la bonne maille. Si vous voulez qu'elle soit plus grande, faites-le, mais c'est la bonne maille. Il y a aussi derrière une finalité un peu d'organisation des territoires de la République.
Et le troisième, mais il est très intéressé. Le troisième, c'est que je mets de l'argent et vous aussi, c'est-à-dire que c'est 100 milliards, en fait, c'est plus, grâce à vous. Alors certes, c'était déjà des trucs que vous aviez dans les tuyaux, vous n'avez pas réinventer le fil à couper le beurre à la faveur de CRTE, bon. On connaît un peu la musique. Votre président a bien voulu rappeler que j'ai moi-même présidé un EPCI pendant 12 ans, que j'étais maire d'une ville chef-lieu pendant 12 ans. Bon, mais, mais, il n'empêche que, oui, et je l'ai fait avec quasiment toutes les régions, beaucoup de départements, donc, je l'ai dit, bientôt l'ensemble des EPCI, c'est l'effet démultiplicateur, voilà.
On se met tous et c'est ça le dernier symbole. Qu'est-ce qu'il faut donner à notre pays ? Ça c'est un message politique, l'idée que nous travaillons ensemble pour son redressement. Je dis ça parce que, d’ailleurs ça, c'est du bon sens, oui et non. Oui et non. D'une part, parce que travailler ensemble ça ne veut pas dire nier nos différences de convictions, Dieu merci. Par contre, oui, je constate qu'il y a, dans ce pays, c’est classique en temps de crise, me direz-vous, oui, des gens qui cherchent plutôt à diviser, à opposer, à radicaliser le débat. Ils sont libres ; nous sommes en démocratie, ce n'est pas ma méthode. Ce n'est pas comme ça que je pense que nous redresserons notre pays et que nous restaurerons l'indispensable confiance à nos concitoyens. J'ai le contrat chevillé au corps, parce que c'est cela qui est l'expression juridique du vivre ensemble dont on a tant besoin.
On aurait pu parler, je ne sais pas où ça en est, je pose la question, j'aurais dû le faire avant, pardon Monsieur le préfet, pardon Monsieur le maire, de sécurité. Là, j'ai inventé le CSI. Bon, ouais, eh ben voilà, on parlera. J’en ai signé déjà beaucoup. J’en ai signé déjà beaucoup. Ça veut dire que nous faisons, par l'approche des territoires, procéder à la sécurité.
C’est ça la philosophie, qu’on se met ensemble. Moi, j'apporte des gendarmes, des policiers, chose très nouvelle et que je revendique parce que c'est ma priorité numéro une, vous m’entendez, la justice. C'est là que le bât blesse. Le service public de la justice, mais forcément, on est dans les 10 derniers de l'OCDE en termes de moyens affectés. On s'étonne que ça marche mal. Ça c’est fort. Bon mais là, on a pris 8 % en 21, 8 % en 22.
Jamais le budget de la justice n’avait augmenté autant. Donc vous allez voir arriver des greffiers, des magistrats. Bah oui, il faut qu'il y ait une suite judiciaire. Donc j'apporte des policiers, j'apporte des magistrats ; dans les quartiers politique de la ville, j'apporte des enseignants parce que nous croyons en la prévention, nous revendiquons la prévention comme lutte contre l'insécurité, l'intégration. J'ai augmenté les crédits politiques de la ville, notamment les crédits de l'ANRU.
Intervenant non identifié
On en a besoin.
Jean CASTEX
Vous en avez besoin ; je les ai augmentés. Lisez ce qui s'est passé depuis le comité interministériel des villes que j'ai présidé à Grigny, chère Jacqueline, au début de l'année 2021. Oui, et les collectivités aussi s'occupent de vidéoprotection. Bien sûr, de police municipale, mais aussi d'éducateurs de rue, de médiateurs. Voilà, il y a matière à se retrouver sur cet objectif commun extrêmement concret, avec une approche territoriale, étant entendu sur ce sujet comme sur d'autres, mais sur ce sujet particulièrement que l'Etat est le premier responsable, Mesdames et Messieurs les maires, c'est clair.
Mais la sécurité, c'est l'affaire de tous, comme la relance. C'est ça la CRTE. La CRTE c'est ça. Vous êtes au-delà d'un document dont le contenu, évidemment, dépend exclusivement de considérations locales.
Il y a un cadre global : la transition écologique, le recouvrement de la souveraineté, la cohésion sociale territoriale.
Et il y a une méthode : travailler ensemble, démultiplier les effets de la relance, couvrir l'ensemble du territoire national et partager ensemble une certaine conception de l'organisation des pouvoirs publics, avec en ligne de fond, le contrat. Le contrat, c'est un bon mot. Je le dis aux partenaires sociaux, je le dis aux associations d'élus locaux, je le dis à tout le monde, je le dis à mes concitoyens, chacun s'engage. Chacun prend ses responsabilités. Voilà aussi un mot majeur. Responsabilité. Il faut que nous soyons tous responsables. Il y a tellement de gens qui refusent de prendre leurs responsabilités. Il y a tellement de gens qui commentent, je le disais tout à l'heure. Non, on a besoin, au-delà, bien sûr, des élus qui le sont par construction, de citoyens de plus en plus responsables et engagés. C'est comme cela aussi que fonctionne et peut-être d'abord une république.
Merci beaucoup.