Métropole Européenne de Lille : un exemple de mise en œuvre du plan logement d'abord

Ce contenu a été publié sous le gouvernement du Premier ministre, Édouard Philippe.

Publié le 06/05/2019|Modifié le 06/05/2019

Un an après la sélection de 23 territoires de mise en œuvre accélérée du plan Logement d’abord, les actions se multiplient dans les territoires pour offrir des solutions d’accès au logement aux personnes issues de la rue ou des dispositifs d’hébergement. La métropole européenne de Lille fait partie de ces collectivités particulièrement engagées dans la politique du Logement d’abord pour apporter une réponse de long terme aux personnes sans domicile. Rencontre avec les acteurs du déploiement du Logement d’abord sur le territoire Lillois et avec Hervé Bouillet, résident d’une pension de famille.

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La métropole européenne de Lille, un territoire particulièrement mobilisé dans le déploiement du Logement d’abord
En mars 2018, la Métropole européenne de Lille s’est engagée aux côtés de l’État dans une approche globale et partenariale pour réduire le nombre de personnes sans domicile sur son territoire en adoptant la démarche du Logement d’abord. La Métropole et ses partenaires locaux a choisi de travailler en priorité sur l'observation sociale, en réalisant avec l’Agence de développement et d’urbanisme de Lille Métropole un diagnostic à la fois quantitatif et qualitatif des besoins des personnes, qui sera co-construit et partagé.
Elle a aussi développé un dispositif de « bail accompagné » en lien avec son opérateur Lille Métropole Habitat et en partenariat avec les associations AFEJI, Eole et GRAAL. Il consiste en la mise en place d’un bail dans lequel les associations portent le diagnostic et l’accompagnement social des personnes, le bailleur, quant à lui, prend à sa charge un « fonds de garantie » pour répondre à deux cas de figures : la prise en charge des loyers et charges dans le cas de ménages non solvables mais en cours de régularisation, ou bien en cas d’impayés de loyers.
La Métropole s’est également particulièrement mobilisée dans le volet prévention inscrit au sein du plan Logement d’abord qui prévoit en mettre en œuvre des actions à destination de personnes à la situation fragile pour éviter toute rupture qui pourrait conduire ces personnes à la rue. Pour ce faire, une action de prévention des expulsions locatives est menée par l’association GRAAL sous la forme d’une médiation tripartite entre l’association, le ménage et le bailleur, en vue d’éviter tout déclenchement de procédure d’expulsion si le ménage lorsque le ménage vient à rencontrer une situation d’impayé de loyers. En parallèle, l’association GRAAL accompagne le ménage entre 6 mois et 1 an pour l’aider dans la stabilisation de sa situation et le cas échéant envisager des solutions de logement plus adaptées aux finances des personnes. Plus concrètement, après médiation, le GRAAL paye le loyer au propriétaire et assure l'accompagnement ; le ménage s'engage à payer au GRAAL une participation financière d'au moins 15 % de ses ressources avec plan d'apurement de la dette locative ; le bailleur suspend la procédure d'expulsion et reconnaît le rôle de médiation et d'accompagnement du GRAAL. En 2018-2019, 73 ménages ont été accompagné par ce dispositif.
D'autre part, la Métropole a choisi de développer Logipsy, avec la Sauvegarde du Nord : il s'agit d'un dispositif de maintien dans le logement pour des personnes en situation de handicap psychique. 84 personnes ont été accompagnées par ce dispositif en 2018-2019.
De manière générale, il s'agit pour la MEL d'inscrire le Logement d'abord dans l'ensemble de ses actions et travaux partenariaux, et les financements dans le cadre de l'Appel à Manifestation prennent place parmi de nombreuses autres actions : réflexion sur l'accessibilité financière du parc social, travail sur la programmation PLAI et PLAI adaptés, mobilisation des logements vacants, révision des documents cadres (PLH, FSL...).
Pour 2019-2020, la MEL s'est fixé quatre chantiers prioritaires :
1) L'observation sociale et l'analyse qualitative des différents visages du sans-abrisme et du mal-logement
2) La mobilisation d'une offre de logements abordables dans les parcs social et privé
3) La mise en place d'une coordination des moyens d'accompagnement personnalisé et pluridisciplinaire et des modalités d’attribution hébergement / logement, à partir notamment des actions innovantes mises en œuvre
4) La poursuite des initiatives visant l'accès aux droits et à la domiciliation des ménages vulnérables, dans le cadre de la révision du schéma départemental de la domiciliation.
Le Logement d’abord, une politique nationale qui fait ses preuves
Le Gouvernement est engagé pour un accès rapide et pérenne au logement pour les personnes sans domicile. Répondant aux constats d’un sans-abrisme persistant en France, le plan Logement d’abord a engagé une réforme structurelle de l’accès au logement pour les personnes sans-domicile. Les premiers résultats des actions mises en place sur l’ensemble du territoire démontrent l’efficacité de la démarche Logement d’abord. Ainsi, en 2018 :
  • 70 000 personnes à la rue ou hébergées sont sorties vers le logement social ou le logement adapté (pensions de famille, intermédiation locative). Ce chiffre ne compte pas les personnes sortant vers le parc privé.
  • Les attributions de logements sociaux en faveur de ménages issus de l’hébergement généraliste sont en progression de 14% par rapport à l’année 2017.
  • 6 155 places ont été créées en intermédiation locative représentant 104% des objectifs fixés.
  • 1378 places ont été ouvertes en pensions de famille, qui accueillent des publics en situation d’exclusion
  • 8 720 logements ont été mobilisés pour près de 20 000 réfugiés, soit une progression de 90% par rapport à l’année 2017.

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