Bonjour Jean-Marc. En tant que directeur du Pôle territorial au SGPI, quelles sont vos principales missions ? Comment s’incarne la dimension territoriale dans les investissements d’avenir?
Bonjour à tous. Le pôle territorial a trois missions : il apporte aux cadres du SGPI son expertise des réseaux territoriaux (services de l’Etat, collectivités territoriales, acteurs locaux) et participe au suivi des actions menées dans les territoires (par exemple les 24 « territoires d’innovation »), il anime ces différents réseaux pour faire connaître le PIA et travailler sur les différentes actions, enfin il coordonne les travaux du SGPI sur des sujets en lien direct avec les territoires comme le PIA « régionalisé ». Dans le respect de la tradition d’excellence des projets soutenus par le PIA, la « territorialisation » a pour objectif d’associer les territoires, métropole et outre-mer, à l’effort d’innovation pour renforcer notre potentiel industriel et créer nouvelles activités et emplois. L’innovation ne vient pas que des grandes aires urbaines, des grandes entreprises ou des grands laboratoires, et elle concerne toutes les dimensions de la vie sociale.
Le PIA 4 présenté en janvier par le Premier ministre comporte une enveloppe dites « régionalisée » de 500 M€. Concrètement, comment fonctionne ce dispositif et que va-t-il permettre ?
Le PIA régionalisé rassemble 1Md € de crédits au total, à parité entre l’Etat (500 M€) et les Régions (500 M€). C’est une des actions-phares du pari – réussi – d’une approche de l’innovation dans les territoires. Il est déconcentré et décentralisé, donc cogéré par les préfets de région et les présidents de conseils régionaux, pour tirer le meilleur parti de leur connaissance du tissu économique local. Ce programme dont c’est la deuxième édition a ainsi permis de soutenir avec succès de nombreuses initiatives d’entreprises tournées vers l’innovation et la constitution de filières. Des actions d’ingénierie de formation tournées vers l’adaptation des ressources humaines aux mutations économiques sont également financées. Le PIA 4 régionalisé intègre aussi les actions « PSPC », menées parallèlement jusque-là, de rapprochement local du monde de la recherche et des entreprises.
Les investissements d’avenir irriguent donc l’ensemble du territoire national. Le Gouvernement va bientôt présenter les lauréats de l’appel à manifestation « Plan innovation outre-mer ». En quoi consiste ce dispositif ? Qu’a-t-il de structurant pour les écosystèmes d’innovation des territoires ultramarins ?
Les Outre-mer sont un vivier d’innovation dont le récent AMI « Innovation outre-mer » démontrera sans aucun doute la richesse dans des domaines comme la transition agro-écologique et alimentaire, la compétitivité et l’attractivité, et l’anticipation du changement climatique. Les lauréats, qui seront bientôt dévoilés, vont devoir affiner et préciser leurs projets avec le soutien de l’Etat au travers d’une aide à l’ingénierie. Les territoires ultra-marins ont en effet besoin d’un appui particulier en ingénierie, les structures adaptées leur manquant souvent.
Quelques mois après la signature d’un accord-cadre avec les Régions sur la mise en œuvre territoriale du PIA4 par le Premier ministre et le Président de Régions de France, comment cela s’incarne dans les faits ? Les collectivités ou les associations d’élus sont-elles consultées ou informées des travaux en cours sur les stratégies d’accélération ?
La discussion en cours des conventions du PIA 4 régionalisé est une première traduction de l’accord-cadre avec les Régions. Le SGPI et les Régions échangent par ailleurs régulièrement sur la mise en œuvre des stratégies d’accélération, à différents niveaux. Ce qui importe maintenant est de mettre en place de nouveaux outils d’information, de concertation, d’échange. Par ailleurs le SGPI a pris contact avec les associations d’élus du bloc communal ainsi que l’ADF (Départements) afin de travailler ensemble sur la diffusion des informations aux collectivités territoriales sur les nouvelles actions PIA dont la réussite dépendra beaucoup de l’émergence de démonstrateurs dans des domaines aussi variés, par exemple, que « ville durable/bâtiment innovant », l’hydrogène décarboné ou des zones industrielles bas carbone.