Julien Denormandie, ministre chargé de la Ville et du Logement, a annoncé l’ouverture de plusieurs centaines de chambres d’hôtel pour loger des sans-abris.
Des premiers centres spécifiquement dédiés pour la prise en charge de personne sans-domicile atteints du virus ouvrent depuis hier sur tout le territoire afin de rendre possible leur confinement lorsque cela n’est pas possible dans leur centre d’hébergement. Au total, l’Etat débloque une enveloppe d’urgence de 50 millions d’euros pour l’hébergement.
Le Président de la République a annoncé lundi 16 mars de nouvelles mesures pour lutter contre la propagation du Covid-19 dans notre pays.
Il a insisté sur le fait que « pour les plus précaires, pour les plus démunis, pour les personnes isolées, nous ferons en sorte, avec les grandes associations, avec aussi les collectivités locales et leurs services, qu’ils puissent être nourris, protégés, que les services que nous leur devons soient assurés. ».
L’Etat, dans cette crise sanitaire historique, doit continuer à rester attentif à ceux qui sont en situation de grande précarité et s’organise en lien avec les associations et les collectivités.
Dans un contexte de crise sanitaire sans précédent, la protection des sans-abris est une priorité du Gouvernement. Depuis le début de la crise du Covid-19, le ministre est mobilisé, et en contact permanent avec les associations, pour protéger les plus démunis.
Le Gouvernement mobilise le secteur hôtelier et réquisitionne des places d’hébergement supplémentaires pour mettre à l’abri les personnes à la rue.
Le ministère travaille actuellement avec des associations, des collectivités et des entreprises pour identifier de solutions d’hébergement supplémentaires, dans des équipements publics, des hôtels ou des bâtiments devenus vacants du fait de la crise sanitaire ou pour appuyer la distribution de denrées alimentaires.
Un premier centre vient d’être réquisitionné par la préfecture de région d’Ile de France et a ouvert des places dès hier soir : le centre Kellerman (Paris 13e) qui dispose à terme de 170 chambres.
Les professionnels du secteur hôtelier se mobilisent pour participer à cette solidarité. Le Groupe Accor a notamment identifié 600 places qui sont mobilisées, dont 200 en région parisienne. Le dispositif a vocation à monter encore en puissance et le ministre a réuni à effet par téléconférence cet après-midi les représentants du secteur de l’hôtellerie, qui se sont engagés à identifier avec leurs adhérents les places disponibles sur l’ensemble du territoire.
Ces places viennent s’ajouter aux 157.000 personnes qui sont actuellement hébergées dans des centres, dans des places financées par l’Etat et gérées par les associations.
Les structures d’hébergement doivent rester ouvertes afin de pouvoir continuer à héberger les personnes en situation de détresse. Ces structures ne sont ainsi pas concernées par la décision de fermeture des lieux recevant du public non indispensables à la vie du pays.
Dans le contexte actuel, les activités des centres d’hébergement peuvent être cependant fortement perturbées.
Des échanges réguliers sont réalisés par le ministère chargé de la Ville et du Logement avec les préfets et les associations pour suivre la situation. De nombreuses structures ont déjà mis en place des mesures permettant la continuité de l’activité. Pour celles dont ce n’est pas le cas, le ministère est intervenu en appui en leur diffusant des recommandations et outils pour assurer la continuité du service. Certaines structures seront réorganisées avec des redéploiements d’effectifs et une mutualisation des prestations.
Ouverture en cours des premiers centres pour accueillir les personnes sans domicile atteintes du coronavirus
Des premiers centres dits « de desserrements », permettant d’accueillir des sans-abris atteints par le covid-19 (mais ne nécessitant pas d’hospitalisation) ouvrent à partir d’aujourd’hui à Paris dans le 18e et le 14e arrondissement de Paris, mettant à disposition un total de 150 places. Un autre centre doté de 50 places a déjà ouvert en Haute-Garonne en lien avec la ville de Toulouse. Ce déploiement va s’accélérer dans le reste du territoire dans les prochains jours, à raison d’au moins 1 par région. Plus de 80 sites ont été pré-identifiés dans toute la France par les préfets pour un total de 2 875 places et font l’objet d’une analyse approfondie, en lien avec la direction générale de la cohésion sociale.
Ces mesures s’ajoutent au report de la trêve hivernale annoncée par le Président de la République le 16 mars
La première des urgences a été d’anticiper et d’éviter des remises à la rue dans le contexte sanitaire actuel.
C’est pourquoi, la trêve hivernale a été repoussée de deux mois jusqu’au 31 mai. Concrètement, cela signifie que les 14 000 places exceptionnelles ouvertes cet hiver resteront ouvertes deux mois de plus et qu’il n’y aura pas d’expulsions locatives jusqu’à cette date.