Germaine Tillion (1907-2008)
Alors
ethnologue, menant ses recherches auprès de
Marcel Mauss, Germaine Tillion
refuse spontanément la politique de collaboration du maréchal Pétain. Elle noue ainsi des liens avec
plusieurs groupes de Résistance, notamment le réseau dit du
Musée de l’Homme.
Accusée de
propagande anti-allemande, elle est incarcérée en août 1942 à la prison de la Santé puis à Fresnes.
Déportée en juin 1943 au camp de Ravensbrück, elle est
évacuée par la Croix-Rouge début avril 1945.
Après la Libération, l’expérience douloureuse de la déportation la conduit à
mener des recherches sur les crimes de guerre nazis. Elle entre
au Panthéon le 27 mai 2015.
Professeure agrégée d’histoire, Lucie Aubrac s’engage dans la Résistance dès 1940.
Diffusion clandestine de tracts, sabotages, organisation d’évasions de Résistants emprisonnés… sa hardiesse contribua grandement à l'action contre l’occupant. Avec son mari Raymond Aubrac, elle participe à la création du
mouvement Libération-Sud.
Elle met son aisance oratoire au service de la radio pour mobiliser les femmes combattantes, réfugiée à Londres à partir de 1944.
En retraite, elle donne des conférences dans les établissements scolaires partout en France pour transmettre aux nouvelles générations les valeurs de solidarité, de fraternité et de justice qui firent la grandeur du combat de la Résistance.
Berty Albrecht (1893-1943)
Avant même de s’enrôler dans la Résistance, Berthe Wild,
dite Berty Albrecht, menait déjà une
activité militante. Très tôt engagée dans la
cause féminine, elle fonde en 1933 la
revue féministe Le Problème sexuel, dans laquelle elle défend
le droit à l’avortement.
Entre 1940 et 1941, elle fonde avec Henri Frenay le mouvement Combat, très actif dans la Résistance armée.
Arrêtée le 28 mai 1943 à Mâcon, elle est transférée à la prison de Fresnes le 31. Sauvagement torturée, elle est retrouvée pendue le même jour.
Geneviève de Gaulle-Anthonioz (1920-2002)
La nièce du général De Gaulle est engagée à 20 ans dans le
réseau du Musée de l’Homme. Elle y transmet des messages et mène des actions de renseignements.
Entrée dans la clandestinité, elle est pourtant
arrêtée et déportée au camp de Ravensbrück en février 1944, puis placée en isolement sur ordre d’Himmler, qui s’en sert comme
instrument de négociation contre Charles de Gaulle qui gouverne alors la France libre. Elle n'en sort que le 25 avril 1945 à la libération du camp par
l'Armée rouge.
Après la guerre, la
présidente de l’ATD Quart monde mènera des actions contre la grande pauvreté.
Mélinée Manouchian (1913-1989)
À l’instar de son mari Missak,
poète et résistant,
Mélinée Manouchian est apatride. Arrivée en France en 1926, elle mène sa lutte
anti-fasciste dès 1934, au sein du Parti communiste.
Sous l’Occupation, elle devient
agent de liaison dans les groupes de combat des FTP-MOI (Francs-tireurs et partisans de la Main-d’œuvre immigrée), où elle est chargée de
repérer les cibles de futurs attentats et de rédiger des comptes rendus.
Échappant à l’arrestation,
elle se cache jusqu’à la fin de la guerre, mais poursuit son travail
dans la presse clandestine. Elle est
panthéonisée en 2024, auprès de son mari.
Simonne Mathieu (1908-1980)
Malgré une carrière sportive prometteuse, l’annonce de la guerre la décide à rejoindre dès 1939 l’Auxiliary Territorial Service, branche féminine non combattante de l'armée britannique.
Ne pouvant intégrer l’armée française – qui n’accorde pas de grade militaire aux femmes -, elle constitue et dirige en 1940 le Corps des Volontaires françaises, première unité féminine de la France libre à Londres.
La Résistance n’est pas seulement une affaire de lutte armée.
Conservatrice de musée du Jeu de Paume, qui sert de dépôt central aux œuvres d’art spoliées par les nazis aux institutions et aux familles juives françaises pendant l’Occupation,
Rose Valland note minutieusement le nombre d’œuvres qui y transitent et leur destination.
Elle communique ainsi aux Alliés les noms des dépôts allemands et autrichiens, afin d’y éviter les bombardements.
Jusqu’en 1954, la « capitaine Beaux-Arts » aura contribué à la sauvegarde et au rapatriement de plus de 60 000 biens culturels d’origine française.
Marcelle Henry (1895-1945)
Dès l’annonce de
l’armistice (22 juin 1940), Marcelle Henry prend
position contre la politique collaborationniste. Alors
fonctionnaire au ministère du Travail, où elle insuffle un esprit de résistance, elle
couvre les actions clandestines de ses collègues.
Incorporée aux Forces françaises combattantes en 1943 en tant qu’agente de liaison pour les services secrets, elle devient membre du réseau d’évasion VIC, qui organise l’évasion d’officiers français et alliés.
Arrêtée par la Gestapo, condamnée à mort, elle n'est pas exécutée mais déportée à Ravensbrück puis Buchenwald. Elle meurt d'épuisement peu après la Libération.
Catherine Dior (1917-2008)
Pendant la Seconde Guerre mondiale, la sœur du célèbre couturier Christian Dior est membre du réseau franco-polonais F2.
Elle pilote des actions de renseignement sur l’armement et sur les mouvements des armées allemandes.
Arrêtée par la
Gestapo en juillet 1944, elle est torturée au camp de Drancy, mais
ne dénonce aucun de ses camarades Résistants.
Déportée à Ravensbrück, elle sera libérée en mai 1945, et décidera de mener une existence discrète qu’elle dédie à sa passion pour l’horticulture.
Simone Michel-Levy (1906-1945)
En 1941, elle cofonde
le réseau Action PTT, qui a pour objectif
d’implanter et de ramifier des cellules de renseignements et de transmission radio sur l’ensemble du territoire.
Sous divers pseudonymes (« Françoise », « Madame Royale »), elle constitue tout un système d’acheminement de courriers clandestins.
Arrêtée en 1944, elle est envoyée au kommando de Holleischen (actuelle République tchèque), usine d’armement où elle organise avec deux autres déportées, Hélène Lignier et Noémie Suchet, le sabotage de la presse.
Elles sont toutes les trois battues avant d'être condamnées à être pendues le 13 avril 1945, dix jours avant la libération du camp.